Une serveuse employée dans un restaurant niçois vient d’être condamnée à verser 31 000 € de dommages et intérêts à sa collègue qu’elle avait giflée. Le choc avait fait tomber une dent.
Violence ? La gifle qu’une serveuse niçoise a flanquée à sa collègue est qualifiée juridiquement : la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui vient de juger l’affaire, parle de « violence simple » et, à ce titre, condamne son auteur à 300 euros d’amende.
Une paire de gifle
Que s’est-il passé ce jour de 2006 ? S’estimant la cible de propos racistes proférés par sa collègue, une serveuse de 27 ans, officiant dans une sandwicherie de Nice, lui lâche une première claque au visage, et puis une deuxième. Pas de coup de poing, mais deux « gifles » données avec la main ouverte et leste. Celles-ci ont, semble-t-il, été suffisamment fortes pour laisser des traces, car la victime, âgée de 61 ans, en a perdu une dent !
Bilan : l’ITT de 5 jours (Incapacité temporaire de travail) prévue par le premier diagnostic avait été réévaluée à quatre mois et demi.
C’est ce préjudice physique que la prévenue paye au prix fort : 21 000 euros de dommages et intérêts auxquels s’ajoutent 10 000 euros au profit de l’assurance-maladie, partie civile (plus l’amende pénale évidemment).
Pour elle et son avocat, c’est une baffe bien chère payée, « porte ouverte à toutes les dérives judicaires » et les « abus ».
Pourvoi en cassation
Pour le conseiller adverse, cette peine vient sanctionner plus qu’une paire de gifles : « Ma cliente a été violemment agressée, à coups de pieds et de poings pour des propos qu’elle n’a jamais tenus, étant elle-même d’origine étrangère ».
En tout cas, l’ex-serveuse condamnée risque d’avoir du mal à régler son amende. Son avocat Me Maktouf a précisé qu’elle n’était pas solvable (une demande de RSA est en cours).
Il a également annoncé son intention d’engager un pourvoi en cassation.