Le chauffeur du camion meurtrier aurait réussi à pénétrer dans le périmètre de sécurité en signalant aux agents de sécurité qu’il avait des glaces à livrer.
La Promenade des Anglais, théâtre d’un attentat meurtrier jeudi soir, était fermé à la circulation le 14-juillet pour la traditionnelle célébration de la Fête nationale. C’est là, depuis la plage, qu’était tiré le feu d’artifice vers 22 heures. Dès le spectacle terminé, la foule, estimée à quelque 100 000 personnes, a commencé à se disperser, certains pour rentrer chez eux, d’autres pour assister aux concerts répartis, en cinq podiums, sur la même avenue. A ce moment, un camion fou, qui tractait une remorque blanche, a subitement accéléré, côté ouest, fauchant les piétons à revers. Le meurtrier a parcouru deux kilomètres, semant la mort sur son passage, jusqu’à hauteur du palais de la Méditerranée où il été immobilisé puis abattu par la police.
Pas de fiche S
On connaît désormais son nom : il s’agit de Mohamed Lahouiaiej Bouhlel, immigré tunisien qui disposait d’un titre de séjour en France. Sa profession de chauffeur-livreur lui a permis de louer un camion lundi dernier en présentant un permis poids-lourd parfaitement en règle. Comment cet individu a-t-il pu forcer les barrages qui sécurisaient la promenade des anglais ? Selon plusieurs sources concordantes, il se serait présenté aux agents en prétextant une livraison de glaces. Nul ne sait encore si cet argument a suffi à lui ouvrir le passage, ou s’il a fini par passer à l’acte en bravant l’interdiction des autorités.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ce franco-tunisien de 31 ans n’aurait pas le profil d’un djihadiste. Les perquisitions effectuées à son domicile n’ont, pour l’instant, pas permis d’établir un lien avec une organisation terroriste, ni d’attester un quelconque signe de radicalisation religieuse. L’homme, auteur de plusieurs faits de délinquance assez mineurs (dont des délits routiers), était connu des services de police, mais non fiché dans la catégorie S, celle qui répertorie les personnes surveillés en raison des menaces qu’elles font peser sur la sûreté de l’Etat.
Son crime, perpétré le soir du 14-juillet, a provoqué la mort de 84 personnes (bilan provisoire).