L’appel d’offres pour la privatisation de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur devrait être lancé ce mois de février. Dans deux mois ce sera le tour de Lyon Saint-Exupéry.
L’Etat vend sa participation dans les aéroports de Nice et Lyon
Prévue par la loi Macron et approuvée par le Sénat le 18 avril 2015, la privatisation des aéroports de Lyon et Nice se concrétise.
Ainsi l’Etat cédera cette année sa participation dans les sociétés gestionnaires d’aéroport – 60% – qu’il détient aux côtés des CCI (25%) et des collectivités territoriales (15%).
Néanmoins les terrains et infrastructures aéroportuaires resteront la propriété de l’Etat. Il conservera aussi la régulation de l’activité et devra donc approuver chaque année les tarifs des redevances d’aéroport.
Un calendrier stratégique
D’après le calendrier révélé par La Tribune, l’étape de pré-qualification des candidats aurait commencé en janvier 2016.
Les appels d’offres devraient être formellement lancés en février 2016 pour l’aéroport de Nice et en avril 2016 pour l’aéroport de Lyon.
Cette double vente devrait ainsi être bouclée d’ici l’été 2016.
Initialement annoncés pour septembre 2015 par le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, les processus de privatisation ont pris du retard, mais un retard calculé selon une source de La Tribune : « Deux éléments de calendrier ont encouragé l’Etat à reporter les processus de cession : les régionales et la cession de City Airport à Londres, pour récupérer les déçus et faire monter les prix de Lyon et Nice ».
Jusqu’à 3 milliards d’euros pour l’Etat
L’aéroport de Nice-Côte d’Azur (en l’occurrence le groupe Aéroports de la Côte d’Azur) est valorisé à 1,8 milliard d’euros. Deuxième aéroport après Paris, l’aéroport de Nice accueille près de 12 millions de passagers chaque année. Il bénéficie en outre d’une très bonne image de marque à l’international.
L’aéroport de Lyon Saint-Exupéry accueillait quant à lui plus de 8,7 millions de passagers en 2015, se hissant ainsi au 3ème rang national. L’aéroport se dote actuellement d’un nouveau terminal et ambitionne de devenir la deuxième porte d’entrée aéroportuaire derrière l’aéroport de Roissy. Sa valeur est estimée à 1,4 milliard d’euros.
Candidats : expérience aéroportuaire requise
Parmi les candidats attendus au rachat des parts de l’Etat :
– L’opérateur italien Atlantia (aéroport de Rome entre autres), allié à EDF Invest,
– Le fonds australien Macquarie Group,
– L’espagnol Ferrovial allié à la société d’investissement Meridiam,
– Vinci Airports, en partenariat avec la Caisse des dépôts et Predica (filiale d’assurance du Crédit Agricole).
L’aéroport de Genève s’est allié au groupe bancaire BPCE pour se positionner sur l’aéroport de Lyon. Le groupe Aéroports de Paris (ADP) serait quant à lui intéressé par l’aéroport niçois.
L’étape de pré-qualification doit permettre de retenir uniquement les candidats bénéficiant d’une certaine expérience dans la gestion d’aéroports d’une taille au moins similaire.
Ce point avait été inscrit dans la loi Macron suite à la polémique suscitée en 2015 par la vente des parts de l’Etat (49,99%) dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac au consortium chinois Symbiose. Des investisseurs qui, bien qu’ayant proposé la meilleure offre financière, n’avaient presque aucune expérience aéroportuaire.
Préserver les intérêts locaux
Les modalités des appels d’offres doivent être fixées par l’Agence des participations de l’Etat et le secrétariat d’Etat aux transports, avec l’approbation des collectivités locales.
Le projet de cahier des charges a d’ailleurs été soumis aux collectivités mi-février.
Pour Dominique Estrosi-Sassone, élue UMP des Alpes Maritimes et co-rapporteure du texte de loi, « il ne faudra pas choisir la meilleure offre financière mais l’offre qui garantisse à la fois la meilleure valorisation des parts de l’État et les intérêts locaux».
Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole Nice Côte d’Azur, souhaite quant à lui que « 10% du bénéfice d’une éventuelle vente reviennent à la métropole Nice Côté d’Azur, au profit en particulier des lignes 2 et 3 du tram ».
Expérience aéroportuaire, montant des enchères et prise en compte des intérêts locaux semblent compter tout autant pour l’attribution des parts de l’Etat.
Pour aller plus loin :
– Marchés publics de la Métropole Nice Côté d’Azur
– Appels d’offres de la Métropole Nice Côté d’Azur